Se situer : le parcours

Contrairement à l’approche par plan, la découverte ou reconnaissance d’un territoire à travers un parcours met en jeu le déplacement des corps dans l’espace, que ce soit de manière réelle, à travers une sortie, ou figurée, à travers un récit. Plus complexe à mettre en place que l’approche par plan, une telle appréhension de l’espace favorise cependant une réelle appropriation du territoire parcouru et s’avère très riche en éléments pouvant être exploités pédagogiquement.

L’organisation de telles sorties en groupe demande au préalable une préparation conséquente qui peut aborder :

  • un travail sur les prépositions et les verbes liés aux déplacements du corps : à, de, depuis, jusqu’à, à droite, à gauche, à ma droite, à votre gauche... monter, descendre, prendre à droite, tourner, atteindre... termes qui pourront également être utilisés lors de la sortie et à l’occasion de son compte rendu.
  • un déplacement en bus et donc la compréhension, souvent difficile, des tableaux à double entrée que sont les indicateurs situés dans les abris-bus
  • des repérages par rapport au nom de rues (où sont situées les plaques, que signifient-elles ?)
  • des repérages par rapport à des panneaux de signalisation et à leurs fonctions

    …ainsi, la forme, la couleur, le choix du lettrage signifient ici qu’il s’agit d’indications relevant du domaine privé (panneaux marron), municipal, (lettres en italiques sur fond blanc), ou national (indications routières et autoroutières)

  • la lecture et la compréhension d’informations fournies par les panneaux lumineux, activité qui, entre autres, fait travailler la vitesse de lecture pour les faibles lecteurs
  • l’exploitation de tout document urbain, même éphémère, comme ici cette affiche relative au Tour de France et qui permet d’aborder des indicateurs temporels ("du vendredi 8 juillet au samedi..."

    Enfin, le déplacement fait également appel à un grand nombre d’indices, toujours intéressants à prendre en compte car souvent partagés par le plus grand nombre (bâtiments publics, fontaines, magasins connus, statue, etc...)

Pour aller plus loin, voir Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1 Arts de faire, Folio Essais, 1990 p. 176 et Lucci Vincent [dir.], Des écrits dans la ville, Sociolinguistique d’écrits urbains : l’exemple de Grenoble, L’Harmattan, 1998